Un joyau classé biosphère

Toute en courbes verdoyantes, Mohéli est la plus petite île de l’Union mais aussi la plus préservée. En 2020, l’intégralité de son territoire terrestre et marin a été reconnue Réserve de biosphère UNESCO pour la richesse de ses récifs coralliens, de ses forêts humides et de ses communautés engagées dans la conservation. L’île compte à peine 45 000 habitants et une poignée d’écolodges, ce qui garantit au visiteur une immersion rare dans une nature intacte.

De l’âge des sultanats à la conservation moderne

Mohéli partage le même passé swahili et arabe que ses sœurs ; au XVIIIᵉ siècle, le sultan de Mohéli noue des alliances éphémères avec l’Empire zanzibarite avant de tomber sous influence française en 1886. Les ruines du palais de Fomboni, minuscule capitale, rappellent cette période où la petite île exportait girofle et coprah.

Après l’indépendance de 1975, Mohéli tente brièvement la sécession en 1997, mais réintègre rapidement l’Union, trouvant dans la protection de sa nature un moteur d’identité et de développement : le Parc national de Mohéli né en 2001 a servi de modèle aux autres aires protégées comoriennes.

Paysages marins et terres intérieures

Le parc englobe le large lagon ourlé d’îlots calcaires au sud‑ouest de l’île, bordés de mangroves et d’un récif exceptionnellement dense ; les chercheurs y ont recensé plus de 260 espèces de coraux et 760 espèces de poissons. À l’intérieur, une dorsale volcanique culmine à plus de 800 m dans la forêt des hauts plateaux, royaume brumeux de fougères arborescentes où plane la silhouette sombre de la chauve‑souris de Livingstone, un mégachiroptère dont l’envergure atteint 1,4 m et dont il ne subsiste qu’environ 1 200 individus.

Rencontres grandeur nature

Le littoral d’Itsamia accueille l’un des plus grands sites de ponte de tortues vertes au monde : on peut observer des femelles pondre quasi chaque nuit et assister à l’envol frénétique des tortillons au petit matin. Entre mi‑août et début octobre, des centaines de baleines à bosse fréquentent les eaux calmes du lagon pour mettre bas et éduquer leurs petits ; il est possible de les contempler depuis la plage ou d’embarquer pour une sortie d’observation éthique. Les plongeurs trouveront sur le tombant de Nioumachoua des raies manta et des bancs de fusiliers. Sur terre, de courtes randonnées mènent aux villages de Bangoi et Djando, à la découverte des cultures de taro et de la fabrication artisanale de pirogues.

Vie quotidienne et saveurs de Mwali

La cuisine se nourrit de la mer : langoustes grillées au jus de citron vert, thon mi‑cuit en croûte d’épices, poisson perroquet au lait de coco. Le tout accompagné de manioc frit et de riz parfumé à la girofle. Les soirées se terminent souvent sur la plage, autour d’un feu, au son de la shigoma : tambours, luth gabusi et chants féminins font vibrer le sable.

Conseils pour un séjour réussi

On rejoint Mohéli en vol de 20 minutes depuis Moroni ou en vedette de 2 heures ; les horaires changent sans préavis, gardez une journée tampon. L’électricité est fournie par groupe électrogène, avec des coupures fréquentes. Emmenez power‑bank et lampe frontale.

Les hôtels fonctionnent souvent sur réservation directe par WhatsApp ; les écolodges exigent un acompte pour garantir le transfert bateau. La meilleure période court de juin à octobre – temps sec, mer calme, baleines.

Qui dit île préservée dit aussi cadre rustique ; avec un esprit d’aventure et le sourire local, Mohéli récompensera largement votre voyage.

Contactez‑nous sur WhatsApp